La Nouvelle Ère du Management

La Nouvelle Ère du Management pourrait se résumer en trois mots : « Autonomie, Confiance et Flexibilité« . Les récentes enquêtes sur les attentes des salariés et les besoins des entreprises soulignent de grands bouleversements dans deux domaines : l’organisation du travail et les pratiques managériales. Depuis plusieurs années les managers se voient confrontés à de nouveaux défis, avec un rythme d’évolution toujours plus rapide. Les aspirations des collaborateurs et les enjeux des managers changent, poussant les entreprises à reconsidérer leur approche du leadership et leurs critères de recrutement.

L’Ère de l’Autonomie et de la Confiance

Historiquement la structure organisationnelle des entreprises était hiérarchisée, ce qui pouvait entraver la fluidité des tâches et rendre les salariés dépendants des décisions de leurs supérieurs. L’heure est à l’émancipation et de plus en plus d’employés aspirent à une autonomie professionnelle sur leur périmètre ; et tous les métiers sont concernés.

La crise sanitaire a catalysé cette tendance, mettant par exemple en lumière les failles du présentéisme et offrant une alternative viable : le télétravail. La période a montré que s’il est bien utilisé et mis en œuvre avec un cadre efficace, le travail à distance n’a pas engendré de baisse de productivité. Cela démontre que la confiance peut remplacer le contrôle, et que les employés autonomes sont capables de gérer leur propre organisation de travail. 58% des collaborateurs interrogés lors de l’enquête ANDRH/BCG 2022 ont des attentes nouvelles à cet égard, en particulier vis à vis de l’organisation et du management.

L’Importance de la Cohérence

Si l’aspiration à l’autonomie est claire, sa mise en œuvre ne l’est pas. Comment aligner les désirs individuels avec les objectifs collectifs de l’entreprise ? Comment adapter les méthodes de travail à ces nouvelles aspirations sans heurter les enjeux de l’entreprise et fragiliser l’esprit d’équipe ? Comment garantir une réelle cohésion et une réelle cohérence si les pratiques de chacun diffèrent ?

Un équilibre doit être trouvé et le rôle des managers est primordial pour y parvenir. Ils doivent dorénavant orchestrer un collectif tout en tenant compte des particularités individuelles : une mission complexe, qui exige finesse et flexibilité.

Vers une Vision Horizontale

Les nouvelles générations ne cherchent plus nécessairement à grimper l’échelle hiérarchique. Dans des secteurs innovants la tendance est à la mobilité projet plutôt qu’au titre professionnel. Cette tendance illustre le besoin croissant de structures organisationnelles plus horizontales et flexibles.

L’approche traditionnelle de l’évaluation des performances est également mise en question. L’entretien d’évaluation annuel, bien que controversé, demeure un moment privilégié d’échange. Toutefois, son objectif doit évoluer. Plutôt que de se concentrer uniquement sur la performance et les résultats, l’accent doit être mis sur la contribution individuelle à la chaîne de valeur de l’entreprise. Il s’agit de reconnaître l’utilité et la valeur ajoutée de chacun en travaillant prioritairement le SENS, la MOTIVATION et l’EVOLUTION.

L’engagement responsable du salarié

L’évolution du management dans cette nouvelle logique de fonctionnement suppose de la part des collaborateurs un potentiel d’autonomie élevé, une capacité à gérer son temps et son investissement à hauteur du niveau de délégation et de responsabilité que chacun doit assumer. Il en découle donc la nécessité d’une forte exigence personnelle des deux côtés : managers et collaborateurs. L’un ne va pas sans l’autre. C’est sur cette base que repose la clef du contrat de confiance nécessaire pour forger un avenir professionnel harmonieux et productif.

A bien y regarder, le sujet ne se pose-t-il pas davantage dans les grandes entreprises plus que dans les PME où la nécessaire polyvalence développe d’office l’autonomie ?

Sources  : Benoît Serre (vice-président délégué de l’ANDRH) et étude ANDRH/BCG