Recrutement

Dire « NON » à un candidat

25 février 2022

Au même titre qu’annoncer une mauvaise nouvelle n’est jamais agréable, annoncer à une personne que vous ne souhaitez pas aller plus loin dans les démarches engagées avec elle dans un process de recrutement est toujours plus difficile que de lui dire « OUI ». N’est-ce pas ? La preuve en est : il n’est pas rare qu’en tant que cabinet de recrutement nos clients nous chargent de cette mission. Et ce n’est pas uniquement faute de temps, mais bien parce qu’elle est inconfortable.

Et pourtant …

Savoir dire NON, fait partie du jeu. L’assumer et l’expliciter, est un acte de développement et de management important. En effet, un candidat que vous avez rencontré en entretien et qui n’est pas retenu dans un process de recrutement va vous interroger, vouloir vous comprendre, et challenger votre capacité à exposer clairement vos arguments. N’étant pas salarié de votre entreprise, il peut parfois se permettre d’aller plus loin dans cet exercice que ce dont vous avez l’habitude. Et cela peut être intéressant de jouer le jeu … car dans certains cas il a bien raison !

En effet, cela peut constituer un moment précieux pour entendre la personne dans sa perception de votre cahier des charges (les critères du poste), de votre entreprise, de votre process de recrutement (comment et par qui la décision s’est prise) et éventuellement de vous-même (quel impact avez-vous pendant cette discussion, ou même auparavant dans le process). Durant cet échange, l’enjeu tombe pour le candidat, et il arrive dans certains cas que la discussion soit beaucoup plus libre qu’elle ne l’avait été auparavant.

Parfois même, les conditions sont telles, qu’il peut arriver que certains recruteurs reconsidèrent leur position. Qui peut prétendre ne s’être jamais trompé, dans un sens dans ses choix comme dans l’autre dans ses refus, lors de ses recrutements ? Savoir se remettre en cause jusqu’au terme de la démarche est donc important.

Les prérequis …

  • Être juste, car dire NON à un candidat part du postulat que vous êtes à l’aise avec vos raisons. Nul n’est tenu d’être parfait, et une telle décision peut toujours être contestée. Toutefois, elle se doit d’être à minima fondée. Vos raisons sont-elles justifiées ? Savez-vous les expliquer ?
  • Être honnête, en évitant de se défausser sur des arguments « bateau » ou inventés pour éviter tout débat. C’est dommage, et ne fait grandir personne : ni vous, ni le candidat.
  • Être respectueux, dans la manière de dire les choses. Il est possible d’être transparent et sincère, de dire des choses parfois difficiles, tout en veillant à ne pas devenir blessant ou humiliant.
  • Tenir compte de l’autre, du moment et de sa situation dans la manière de vous positionner et de vous expliquer. Une personne au chômage vivra plus durement un refus qu’une personne en emploi. Tenez-en compte.

Les bénéfices …

Savoir dire NON est plus bénéfique que de savoir dire OUI. Forcément, c’est aussi pour cela que c’est plus difficile 😉. Pourquoi ?

  • Vous améliorer en tant que recruteur : en confrontant votre avis de manière honnête à la personne, elle vous renvoie si vous avez vu juste ou non, et vous oblige à expliciter. Cela vous permet de vérifier si vous opérez de manière efficace, et fiable. Enfin, ce type d’échange vous permet de développer vos qualités de communication, de clarté et d’empathie.
  • Vous inscrire dans une démarche d’amélioration continue : capitaliser les feed-back des candidats pour faire progresser vos méthodes, faire évoluer votre organisation, revisiter les process, vous former, …
  • Développer votre Marque Employeur: les candidats apprécient entendre clairement un retour, qu’il soit positif ou non, pour capitaliser. C’est une preuve de considération.

A vous de jouer !

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